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Jean-Yves Rayon : "Il faut savoir tourner la page" | LETROT
CESSATION D'ACTIVITÉ

Jean-Yves Rayon : "Il faut savoir tourner la page"

17/08/2025 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
Le 1er septembre prochain dans le cadre de la vente Rouges Terres organisée par Auctav, quatorze chevaux issus des rangs de l'élevage du Pont seront mis en vente. Des yearlings, un foal et des juments d'élevage. L'étape est importante puisque Jean-Yves Rayon a annoncé vouloir arrêter toute activité d'élevage. C'est une page des courses au trot qui se tourne pour les Rayon, presque totalement dans la mesure où leur fille Céline et leur neveu Guillaume Covès vont faire perdurer le label "du Pont" par l'intermédiaire de leurs produits. Mais dans des dimensions tout autre.
Jean-Yves Rayon ©Scoopdyga - Jean-Yves Rayon
Davidson du Pont Davidson du Pont - ©Scoopdyga

Elle lui donnera Hiatus du Pont, gagnant de deux semi-classiques, et plusieurs femelles, dont descendent le classique Upsal du Pont, vainqueur du Prix d’Essai et deuxième d’Une de Mai dans le Critérium des 3 Ans, et le bon Vallauris du Pont, qui deviendra un étalon intéressant.

Finir en beauté
À propos du déroulement de sa carrière, Jean-Yves Rayon expliquait dans ces mêmes colonnes : "En 1971, à l’âge de 24 ans, je suis passé dans les rangs des professionnels, « touchant » d’emblée une jument de premier plan en Costa Rica II, qu’avait achetée mon père et avec laquelle j’ai été deuxième d’Une de Mai dans une édition du Prix de Paris. Une trentaine d’années plus tard, Jalba du Pont a été mon dernier cheval de Groupe I, à la deuxième place, également, du Prix de Paris et à la troisième du Critérium des 5 Ans, quoique j’aie mené une fois Davidson du Pont, lorsqu’il avait 3 ans. J’ai raccroché à 70 ans, en 2017, sur le score de 1.111 succès : je voulais ne rester que sur des petits bâtons !"


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Deux juments de base
Pour construire l'élevage "du Pont", Albert Rayon aura pu compter sur deux juments capitales. Toujours dans le reportage dédié dans "360 le magazine", il était rappelé :
"Albert Rayon ne s’est pas souvent trompé dans ses achats et c’est à deux de ses déterminantes acquisitions que l’on doit Davidson du Pont. La première, chronologiquement, est celle de Bragance, acquise yearling, en 1968, pour 30.000 francs (N.D.L.R. : environ 4.500 euros, en monnaie transformée), ce qui, il y a cinquante ans, n’était pas une petite somme. Jean-Yves Rayon raconte : « Bragance plaisait à mon père tant au modèle qu’au « papier ». Elle était par Euripide, un étalon qu’il aimait beaucoup, et Ourfa, une fille de Quiroga II (N.D.L.R. : par l’américain clandestin Calumet Delco) gagnante de plusieurs semi-classiques et deuxième du Prix de l’Atlantique ou encore troisième du Critérium des 4 Ans. Bragance a été une très honnête jument de course. Son défaut, dans les premiers temps, était de ne pas trop vouloir partir. En la matière, c’est Michel Gougeon qui l’a déclenchée. En fin de compte, elle a remporté sept courses, dont deux à Vincennes. Mais c’est surtout à la reproduction qu’elle s’est illustrée, devenant la mère du triple placé de Critérium Pélican du Pont et l’ancêtre, notamment, de Kenya du Pont, vainqueur du Critérium des 5 Ans, ou bien de Jalba du Pont, Lalba du Pont et Pacha du Pont. » Or, ce dernier se trouve être le père de Davidson du Pont, tandis que le susnommé Pélican du Pont en est le père de mère. Dès lors, on comprend l’importance du rôle joué par Bragance dans le pedigree de l’actuel champion, où elle figure d’ailleurs deux fois (4x3). En prolongement, on soulignera que Pacha du Pont est par l’influent Baccarat du Pont, autre élément clef de la réussite de l’élevage Rayon, et que sa mère est une petite-fille d’un sujet pareillement du cru, en l’espèce Volubilis du Pont. Acteurs majeurs des souches « Rayon », Le Loir et Ruy Blas IV ne sont pas loin non plus dans le « papier » du lauréat du Prix d’Amérique.

La patience gagnante
Catherine Rayon, l'épouse de Jean-Yves, s'amusait quant à elle à faire les comptes : "Il aura fallu 70 ans et 1.250 naissances pour que l’élevage créé par mon beau-père obtienne son chef-d’œuvre, en l’occurrence Davidson du Pont, même si Courlis du Pont, naguère, fut également un cheval de tout premier plan (N.D.L.R. : lauréat, dans les années 1990, des Prix du Président de la République, de Normandie et de l’Ile-de-France, ainsi que de deux Prix des Elites ; deuxième, aussi, du Prix de Cornulier). La patience est, décidément, le maître mot en termes d’élevage !"

Jean-Yves Rayon : "Il faut savoir tourner la page"

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