Une confiance qui passe par la vigilance
Les leçons ont été apprises. On ne saura jamais si London aurait pu gagner le Prix Ourasi (Gr.I) en janvier alors qu’elle était en tête avec des ressources dans le dernier tournant avant de prendre le galop mais la défaite est désormais oubliée en laissant place ce samedi au triomphe. Mathieu Mottier avait confiance en sa partenaire avec ce surplus de vigilance nécessaire et nous débriefe : "J'avais dans l'idée de prendre le train à mon compte car London possède beaucoup de tenue et est capable de rouler. Quand Light My Fire est venue nous mettre la pression, je n’ai pas paniqué car je savais qu’elle n’allait pas me lâcher. Il fallait seulement que je la garde avec moi. Il faut toujours rester vigilant comme on l'a vu dans le Prix Ourasi."
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Savoir profiter des absences et se projeter immédiatement
Heureux de mettre le nom de sa pouliche au palmarès d'une épreuve de prestige, Mathieu Mottier reconnaît sans faux semblant : "Aujourd’hui, il faut quand même souligner qu’il n’y avait pas les meilleurs 4 ans, Lovino Bello et Lombok Jiel. Ce sera plus difficile contre eux. Je vais continuer à courir régulièrement London. Elle va suivre le programme pour aller sur le Critérium des 4 Ans."
En deux générations, la famille de London peut s’enorgueillir d’avoir dans ses rangs deux lauréates de Groupes I et deux juments de surcroît, London donc, et Victoire, sa tante, lauréate en son temps du Critérium Continental. Les deux sont des élèves de la famille Mottier, sous la responsabilité de Danielle Mottier, dite Dany, la mère de Mathieu. L'éleveuse a travaillé à partir d'une souche qu'elle connaît bien et nous apprend : "C’est du bonheur complet. Aujourd’hui, j’ai fait naître tout le monde : la pouliche et le driver ! (rires) En plus il y a toute une histoire car London est née d’une souche d’élevage de ma propre famille (Dany Mottier est une fille de Roland Dabouis et une sœur de Cathy Mary, la femme de Jean-Philippe Mary) que j’ai ramenée lorsque je me suis mariée. Une histoire qui avait déjà commencée avec Victoire, une tante de London."
La première femelle au palmarès dans la nouvelle configuration du Prix de Sélection
Remanié pour la dernière fois en 2014 avec une épreuve qui se court dorénavant sur les 2.200 mètres de la grande piste avec une avance de 25 mètres pour les 4 ans, le Prix de Sélection ne comptait aucune pouliche ou jument à son palmarès depuis. Il faut remonter à 2008 avec Qualita Bourbon et 2007 avec Pearl Queen pour trouver des gagnantes. Âgées de 4 ans, ces championnes possédaient alors une avance de 50 mètres sur les aînés sur 2.200 mètres. En signant 1'11''6, London réalise un chrono respectable mais inférieur à Face Time Bourbon (1'10''8), Discours Joyeux (1'11''4) et Bold Eagle (1'11''4) au même âge.
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Une première réussie dans les Groupes I pour la casaque d'Emmanuel Petit
Avec Light My Fire (Ready Cash), les couleurs d'Emmanuel Petit participaient à leur premier Groupe I. L'essai est réussi avec un premier accessit à la clé. L'entraîneur du 4 ans Sébastien Guarato nous partage ses impressions : "J’y ai cru. Il a eu la bonne course mais est peut-être sorti un peu trop tôt, en haut de la montée. S’il était sorti plus tard, dans le dernier virage, il serait peut-être venu battre la gagnante à la fin. C’est évidemment facile à dire et London est aussi repartie dans la ligne d’arrivée. Le principal est ailleurs. Le cheval est sur la montante et ce propre-frère de Bold Eagle est maintenant agréé étalon. On n’a pas tout vu avec lui."
Ksar et Keep Going, les mieux classés des aînés
Respectivement troisième et quatrième, Ksar (Follow You) et Keep Going n'ont jamais pu revenir sur les plus jeunes. Le premier a signé une fin de course époustouflante, réalisant le meilleur temps au tracking sur les 500 derniers mètres (1'10''7). À la grande satisfaction de son entraîneur Emmanuel Varin : "Il n’a pas été trop heureux en montant sans avoir les bons wagons. Il s’est retrouvé loin à l’entrée de la ligne d’arrivée et, ensuite, quel finish ! Il fait une ligne droite d’anthologie."
Après avoir debriefé avec Eric Raffin qui le pilotait, Mathieu Mottier nous dit sur Keep Going : "Il court bien mais je pense qu’il est un peu fatigué de son meeting. On n’a pas vu le meilleur Keep Going aujourd’hui. On va faire l’impasse sur le printemps pour préparer le Critérium des 5 Ans."