Dès lors, comment abordez-vous ce Prix d’Amérique Legend Race ?
Cette épreuve me paraissait inaccessible il y a encore quelques semaines. J’ai un beau palmarès et je gagne des courses régulièrement, mais j’avais l’impression que le Prix d’Amérique était encore un niveau au-dessus du mien. Finalement, cette année, j’y serai comme driver avec deux représentants de mon écurie. C’est déjà une grande satisfaction. Maintenant, il ne faut pas juste faire le défilé, il faut y aller pour performer. Je souhaite une course limpide et surtout de ne pas avoir de regrets à la fin. Mes chevaux sont en forme et je suis serein quelques jours avant cette course mythique.
Vous avez vécu deux situations très différentes lors des succès de Groupe I de Keep Going ces derniers mois...
Franchement, j’ai assez bien vécu de voir Keep Going s’imposer depuis les tribunes dans le Critérium des 4 Ans. Mes 23 jours de mise à pied n’ont pas été une corvée et c’était même plutôt agréable. Je dis tout le temps que, si je devais choisir, je serais exclusivement entraîneur. Je savais que mon cheval était en pleine forme pour le Critérium et nous avions Éric Raffin avec nous. J’ai apprécié le spectacle des tribunes. Je ne vous cache pas que j’ai également apprécié de lui être associé dans le Critérium Continental. J’ai toujours mon côté compétiteur (rires). Ce sont deux émotions différentes et particulières, mais ces deux évènements ont été très plaisants.
Vous connaîtrez mieux un adversaire que les autres : Justin Bold que vous avez qualifié.
Effectivement. Je n’étais pas prévu au sulky de Justin Bold (Bold Eagle), mais Pierre-Yves (Verva) étant retenu sur Emeraude De Bais (Repeat Love), j’ai accepté l’intérim avec plaisir. Il a réalisé une très belle valeur ce jour-là et je suis très heureux pour son entourage de le voir au départ de la "belle".
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Comment vont vous servir vos deux expériences dans des Prix d'Amérique antérieurs ?
J’ai eu l’occasion de prendre le départ de cette course à deux reprises sans pression. J’ai pris du plaisir l’année dernière avec Italiano Vero (Ready Cash) en terminant à la cinquième place. J’ai un peu d’expérience dans cette épreuve et cela me sera profitable dimanche. C’est la seule course où il règne un silence absolu dans les aires de départ malgré la folle ambiance sur l’hippodrome. L’ensemble des drivers est concentré sur sa course dès l’entrée en piste, ce qui en fait une des courses les plus difficiles.
Quels sont vos souvenirs personnels du Prix d’Amérique ?
J’ai commencé à m’intéresser aux courses et admirer les champions à l’époque de Varenne (Waikiki Beach), Jag De Bellouet (Viking's Way) et General Du Pommeau (Sebrazac). J’avais l’impression qu’ils étaient imbattables, c’était incroyable ! Ces dernières années, j’ai retrouvé cela avec Bold Eagle (Ready Cash). Il était tellement au-dessus des autres que rien ne pouvait l’atteindre. Cette année, c'est différent, il n’y a pas un cheval dans cette position. Nous avons un beau plateau et le fait de qualifier les quatre premiers des "B" ouvre les portes aux chevaux du moment en pleine forme. Cela donne une nouvelle dynamique très intéressante.