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Prix de Paris : l'insolite challenge de l'extrême | LETROT
HISTORIQUE

Prix de Paris : l'insolite challenge de l'extrême

23/02/2025 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
Troisième volet du triptyque phare de l’hiver, le Prix de Paris Marathon Race (Groupe I) est, sans doute, la plus insolite des trois compétitions, ne serait-ce qu’eu égard au long et peu usité tracé imposé des 4.150 mètres de la grande piste. Le fait que la course soit disputée en fin de meeting ajoute à sa difficulté, car il est impératif d’avoir gardé suffisamment de fraîcheur pour s’y bien comporter ; or, après les combats des Prix d’Amérique Legend Race et de France Speed Race, cela ne relève pas de l’évidence. Le Prix de Paris Marathon Race, c’est, en fait, le challenge de l’extrême, le rendez-vous de l’exploit, jusqu’à en revendiquer le caractère parfois paradoxal.
Prix de Paris Marathon Race ©Bruno Van de Velde/SETF - Le blason de la ville de Paris
Les doublés
Profane : 1944, 1945
Son Petit Fils : 1946, 1950
Cancannière : 1953 1954
Jamin : 1958, 1959
Quérido II : 1966, 1967
Toscan : 1969, 1971
Une de Mai : 1970, 1973
Eléazar : 1978, 1979
Up And Quick : 2014, 2015
Belina Josselyn : 2019, 2020

 

Les succès étrangers
Mistero : 1948
Scotch Thistle : 1952
Apex Hanover : 1965
Timothy T : 1974
Piper Cub : 1990
Remington Crown : 1999
Maharajah : 2011
Lionel (nor) : 2016
Ampia Mede SM : 2023

 

Apex Hanover, l’improbable russo-américain

L’édition 1965 du Prix de Paris a eu un dénouement singulier, dans la mesure où elle a donné lieu au succès d’un trotteur américain, Apex Hanover, fils du chef de race standardbred Star’s Pride, mais sous étendard soviétique, aux couleurs du Haras de Moscou. En pleine guerre froide, un trotteur russo-américain venait passer l’hiver en France –il s’était classé, auparavant, cinquième d’Ozo, dans le Prix d’Amérique, puis, trois jours avant le Prix de Paris, deuxième du Prix de Moscou, international spécialement créé pour l’occasion, dominé par le « local » Patara–, pour tenter de tirer le trait d’union, du moins sportif, de la réconciliation. En présence de l’ambassadeur d’U.R.S.S. à Paris et de son épouse, Apex Hanover, préparé et drivé par des professionnels russes, dictait sa loi au favori français d’Henri Levesque, Oscar RL. Inutile de préciser que cette victoire fit grand bruit dans le Landerneau hippique.


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Quelques mois plus tard, au galop, dans le Prix de l’Arc de Triomphe, le champion soviétique Anilin, vainqueur du Derby de son pays, venait, à son tour, s’essayer dans notre autre championnat du monde. Il tombait mal, car la génération était exceptionnelle et la participation à l’avenant, avec la présence au départ, outre lui-même, de quatre gagnants de Derby, américain (Tom Rolfe), anglais (Sea Bird), français (Reliance) et irlandais (Meadow Court). Le verdict a été sans appel, en faveur de Sea Bird, au-dessus du lot, devant Reliance et leur grand rival à tous les deux, Diatome. Mais, dans ce contexte, Anilin a eu un comportement remarquable, échouant au pied du podium, à la cinquième place, tout près, et laissant son rival américain, Tom Rolfe, sixième, à cinq longueurs. On s’accorde à penser que cet « Arc de Triomphe » 1965 demeure le plus relevé de l’histoire de l’épreuve. Or, Anilin, pour la Russie soviétique, en était. Après le Prix de Paris d’Apex Hanover, il y avait de quoi marquer les esprits, d’autant qu’Anilin, à la différence de son homologue trotteur, provenait de l’élevage national.


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