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Richard Viel analyse les chiffres 2023 du PMU | LETROT
INTERVIEW

Richard Viel analyse les chiffres 2023 du PMU

05/02/2024 - GRAND FORMAT - 24H au Trot

Le PMU s'est lancé en ce premier lundi du mois de février dans une campagne de communication sur l'analyse de ses chiffres de 2023. Richard Viel, Président du Conseil d'Administration, a ainsi, au cours d'un entretien d'une heure environ, délivré son analyse sur les résultats du PMU, décrypté les éléments de contexte et fait un point d'étape dans son plan stratégique 2023-2025 avant de répondre à nos questions sur divers thèmes d'actualité. Entre consolidation des acquis et transformation, entre développement du digital sans pénaliser le réseau de points de vente, entre gestion d'une clientèle traditionnelle et développement de Stables, tout est question d'équilibre. Et Richard Viel de se présenter comme le garant de celui-ci.

Richard Viel ©APRH - Richard Viel

5 questions à Richard Viel

24h au trot : Quel avenir voyez-vous au pari hippique ? Y-a-t-il des leviers de rebond après avoir beaucoup parlé ces derniers mois de jeux hippiques ce qui est moins le cas lors de cette première partie d'entretien ?
Richard Viel : Bien sûr qu'on croit au pari hippique ! C'est notre priorité d'ordre 1. Mais elle se situe dans la continuité de l'expérience menée au cours du dernier siècle. On maîtrise bien le domaine, tout comme les projections et il s'agit de notre ADN. D'ailleurs, si je classifie les ordres de priorité de 2023, je placerai en première position le Quinté+, preuve de notre volonté affirmée de travailler le pari hippique. Ensuite, notre mission est de regarder l'univers des joueurs dans sa globalité : nous avons un peu plus de 3 millions de clients, soit, mais il y a en tout 30 millions de joueurs en France. Un peu plus de 26 millions jouent donc à autre chose. Ils attendent forcément quelque chose de nous. C'est donc à l'innovation, laquelle prend toujours du temps, de trouver des réponses. Je pense que la potentialité de notre filière est considérable : depuis 1891, on n'utilise que l'axe du pari hippique. Mais il y a une branche de notre filière qui reste inexploitée, celle des jeux hippiques. C'est ainsi qu'on a ouvert le capital de Stables, qui s'imbrique tout à fait dans l'univers du jeu, afin de s'associer à des partenaires capables de nous accompagner dans l'évolution de ce jeu-logiciel.


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"La force d'un point de vente est d'être un acteur de convivialité, un contributeur de sociabilité. Richard Viel"

Quel regard portez-vous sur la concurrence du PMU, comment la définissez-vous et comment voyez-vous l'arrivée prochaine d'un nouvel acteur que sera la FDJ via son rachat de ZEturf ?
La "concurrence", c'est toute la sphère du monde du jeu. Le parieur a aujourd'hui le choix entre le pari hippique, le sportif, le poker, le point de vente, le digital, etc... Sauf que les courses hippiques, et cela revient à votre première question, sont les seules à proposer une expérience unique de convivialité et de partage. Je crois en cela. L'engouement pour un hippodrome réside dans sa capacité à créer de l'émotion. Et le pari hippique doit suivre cette logique là aussi. La force d'un point de vente est d'être un acteur de convivialité, un contributeur de sociabilité. Les Français attendent cela, veulent revenir à cela, pour contrer l'individualisme de l'usage des écrans. Il y a une soif d'humanité et d'échange. Alors à nous de jouer grâce aux 240 hippodromes et nos 14.000 points de vente. Je pense fondamentalement que plus de gens s'intéresseront à l'hippisme, plus on sera gagnants car on a la meilleure offre dans le secteur.

Comment se porte le Quinté+ Max ?
Il doit satisfaire les joueurs traditionnels et les occasionnels, ce qui n'est pas simple. Nous avons donc ajouté l'option Max qui est une sorte de stimulateur de notre base de clients classiques. En janvier, le produit Quinté+ affiche une croissance de 10%, en incluant l'impact de l'option Max (NDLR : +50% de la mise initiale pour avoir le droit à un coefficient x2 ou x10 sur les gains). Nous regardons aussi avec une grande attention l'impact de cette option et les scores sont significatifs : quatre mois après son lancement, on comptabilise 560.000 parieurs ayant bénéficié du bonus x2 et 70.000 du x10 ! C'est particulièrement stimulant et porteur. En 2024, nous ferons en sorte de renforcer encore plus son importance dans l'intérêt de nos clients.

La tendance de ce début d'année n'est pas très positive. Comment l'expliquez-vous ? Après avoir souvent pointé le sujet du nombre de partants comme un levier déterminant notons que cet hiver, lors du meeting, les pelotons sont bien fournis. Sur les chiffres du Prix d'Amérique (voir notre édition de lundi dernier), la question des GPI a été évoquée : est-ce une conséquence des recommandations de la Cour des Comptes ?
En effet, heureusement qu'il y a des partants ! Sur la première partie de la question, nous avons une conjonction de phénomènes. Tout d'abord une météo qui a eu des conséquences sur la fréquentation des points de vente, une question de calendrier peu avantageuse en 2024 par rapport à 2023 et, enfin, une différence d'animation promotionnelle sur les jeux : en 2023 on était sur du "1 pour 1" quand en 2024 on est sur du "1 pour 2". En ce qui concerne les GPI (Grands Parieurs Internationaux), je rappelle qu'ils contribuent aussi à la masse globale et donc au financement de la filière. Nous sommes vigilants à éviter un déséquilibre et avons, avec l'agrément des organes de tutelle, validé le fait que les GPI pourraient représenter 10% de la masse globale et pas plus. Nous avons mis en place une cellule de contrôle et de régulation.


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"On se comprend de mieux en mieux, nos relations sont excellentes". Richard Viel

Dans une récente interview à Jour de Galop, Jérôme Carrus, patron du groupe Carrus, évoquait la nécessité du PMU à se transformer en Société Anomyne. Le GIE est-il toujours en phase avec vos objectifs d'agilité et de transformation ?
Notre relation avec les sociétés-mères et les hippodromes s'est renforcée ces derniers mois. Chacun sait quel est son rôle. Le PMU est une société de jeux et de 'tech' qui restitue 100% de son résultat et la filière nous aide avec des courses plus attractives et, si possible, riches en partants. Quant aux tutelles, elles nous aident, nous accompagnent et sont totalement nécessaires. Leurs avis participent à notre réflexion et dans notre Conseil d'Administration, les représentants de l'État représentent quatre voix sur douze. Quand une majorité se dégage, il n'y a par conséquent pas de frein à l'action. Le GIE me parait donc tout à fait adapté.


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