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Ventes de yearlings 2025 : comme portées par la vague | LETROT
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Ventes de yearlings 2025 : comme portées par la vague

07/11/2025 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
En Normandie, que ce soit à Deauville ou à Caen, les ventes de yearlings ont surfé sur la vague des deux précédentes éditions. Malheureusement, cela n’a pas été le cas dans le Centre-Est, à Vichy, où la situation est complexe. Mais il s’agit d’un marché secondaire, dont les médiocres résultats actuels ne pèsent pas trop lourd dans la balance. Aussi l’exercice 2025 reste-t-il globalement positif, ainsi qu’en témoigne la présente analyse.
© Pauline Lefaucheux/PC © Pauline Lefaucheux/PC
© Pauline Lefaucheux/PC © Pauline Lefaucheux/PC

On sait que Ready Cash (Indy de Vive) déléguait, cette année, ses derniers yearlings sur le ring, lesquels n’ont évidemment pas manqué de faire monter les enchères, jusqu’à 280.000 € pour Osez Josephine (numéro 132), fille de la classique Royal Crown (Love You), adjudication la plus élevée de cette session 2025, au bénéfice de la Stall KVM. Au reste, les produits de Ready Cash sont au nombre de 4 parmi les 7 lots ayant généré les enchères finales les plus hautes, à 135.000 € et plus. Au total, 14 sujets ont été vendus 100.000 € et au-dessus, là où, à titre de comparaison, ils étaient 19, en 2024, ou bien 20, en 2023. Parmi eux figurent 5 produits de Ready Cash et 3 autres issus de ses fils, Face Time Bourbon (x2) et Fabulous Wood. À leurs côtés, deux fils de Boccador de Simm (Rieussec) et deux autres de son actuel continuateur le plus prisé, Just A Gigolo, ainsi que deux poulains de Royal Dream (Love You). Les mâles sont dominants au sein de cette tranche haute du marché deauvillais, puisque deux femelles, seulement, y accèdent, l’une d’entre elles montant cependant, on l’a vu, sur la plus haute marche du podium.

Caen : une nouvelle édition record

À peine celles de Deauville achevées, les ventes de Caen ont pris le relais et poursuivi leur progression. C’était leur quarantième édition et ce fut une édition record, générant un chiffre d’affaires de 4.443.600 €, contre 4.164.300 € en 2024, et une moyenne par lot vendu de 8.064 euros, en hausse de 5,4 % par rapport à celle de l’an dernier (7.626 €). Au total, 551 des 782 yearlings présentés ont trouvé preneurs, soit 70,5 % d’entre eux. Ce sont d’excellents chiffres, encore jamais atteints lors de cette vente qui bat son record chaque année depuis 2022.

Open Face, top price à Caen à 85.000 € - ©DR Open Face, top price à Caen à 85.000 € - ©DR

La session 2025 a été ponctuée par deux grands temps forts. D’abord, le quatrième jour, l’adjudication à 85.000 € du premier produit de Face Time Bourbon en lice sur le ring caennais, acheté par l’entraîneur français Cédric Parys, pour le compte de l’investisseur finlandais Ojan Pera ; le poulain en question se nomme Open Face (numéro 454) et est issu d’une sœur, par Love You, des champions Délia du Pommereux (Niky) et Enino du Pommereux (Coktail Jet) ; son prix est le troisième meilleur score enregistré à Caen, après les 100.000 € consentis pour Montsecret (Booster Winner), en 2023, et les 90.000 € affichés par Nobel de Nganda (Hooker Berry), en 2024. Ensuite, le cinquième jour, un total d’enchères à 844.500 €, à savoir un nouveau record à la journée, assorti d’un pourcentage de sujets vendus supérieur à 80 % et d’un prix moyen à 9.280 € ; dans le lot, quatre yearlings à 30.000 € et plus, dont deux au-dessus des 40.000 €. La vente organisée par l’Association des Éleveurs Normands creuse son sillon et s’affirme décidément, un peu plus chaque année, comme un "incontournable" du calendrier.

A.E.T.C.E. : matière à réflexion

La vente de l’Association des Éleveurs de Trot du Centre-Est, qui prend place, à nouveau, sur l’hippodrome de Vichy, depuis l’an dernier, peine à décoller. Ainsi, il y a eu, cet été, plus de chevaux rachetés que de chevaux vendus. Le volume d’argent des rachats est même supérieur, à 230.000 €, à celui des ventes, à 217.900 €. Sur les 83 yearlings présentés, 39, seulement, ont changé de mains, soit 47 % d’entre eux. Quant au prix moyen, il est en recul de 1.800 €, à 5.587 €.

Un volume de rachats plus élevé que celui des ventes
Le top price de la journée a été pour Odin des Brouets (numéro 12), un fils d’Hussard du Landret (Bird Parker) vendu 15.000 € à Trotting Bloodstock (Florent Fonteyne). Les "Brouets" ont d’ailleurs été les principaux animateurs de la vacation, déléguant quatre des cinq yearlings adjugés le plus cher, entre 10.000 et 15.000 €. Cela n’a toutefois pas suffi à gommer la passivité d’ensemble du marché.

Chiffre d’affaires et prix moyen : Ready Cash et Face Time Bourbon de conserve

Pour la dernière fois, puisqu’il délivrait ses ultimes yearlings, Ready Cash est le leader du classement des étalons selon le chiffre d’affaires, avec un total nettement moindre, toutefois, à 1.355.000 €, pour 12 lots vendus sur les 16 présentés, contre plus de 2 millions d’euros ces dernières années. Son fils, Face Time Bourbon, est son dauphin, avec 13 yearlings vendus, sur 18, pour un total de 905.000 €. Le même tandem domine le classement selon le prix moyen, dans le même ordre, tour à tour à 112.916 et 69.615 euros. Au passage, on relèvera que ce sont aussi Ready Cash et Face Time Bourbon qui génèrent les rachats les plus élevés, à une moyenne de 98.000 € (4 rachats) pour le premier, et de 63.000 € (5) pour le second. Cela n’est pas étonnant, dans la mesure où, même si leur prix de saille n’est pas officiellement divulgué, on sait bien qu’ils sont les deux étalons les plus chers du parc, d’où l’exigence des vendeurs à leur endroit.

Ratio prix moyen/prix de saillie : Idéal Ligneries, sans oublier les bons comptes de Boccador de Simm et de son fils, Just a Gigolo

Le ratio prix moyen/prix de saillie, appliqué aux étalons ayant eu, à tout le moins, 3 sujets vendus, pointe en pole position Idéal Ligneries (Repeat Love), avec un coefficient multiplicateur de 6,14. Plus révélatrice encore est la deuxième place, ex aequo, de Boccador de Simm et de son fils, Just A Gigolo, ici représenté par sa première production, crédités, chacun, de 4,52, pour, respectivement, 18 et 19 yearlings vendus, là où Idéal Ligneries n’en a que 5. Le crack Idao de Tillard (Sévérino) tire également son épingle du jeu avec ses yearlings initiaux, 13 d’entre eux ayant été adjugés au prix moyen de quelque 32.000 €, soit un coefficient multiplicateur de 4.

Etalons de première production : Just A Gigolo et Idao de Tillard sont rejoints par Idéal du Pommeau

Non sans une certaine logique, on retrouve Just A Gigolo et Idao de Tillard en haut du top 10 des étalons de première production, l’un à la première place, avec 19 lots vendus, sur 27 présentés, pour un total de 774.000 € et un prix de moyen de 40.736 €, l’autre à la troisième, avec 13 adjudications, sur 19 opportunités, ayant généré 424.000 € d’enchères et une moyenne de 32.615 €. Entre les deux s’immisce Idéal du Pommeau (Ready Cash), qui a transformé l’essai à 17 reprises, sur 25 occurrences, 445.500 € à la clé, ce qui revient à un prix moyen de 26.205 €.

Acheteurs : Marc Sassier, le plus actif

Entraîneur parmi les plus en vue de la saison, Marc Sassier est l’acheteur numéro un de ces ventes, en nombre, avec 12 lots achetés, et en volume d’enchères, celles-ci culminant à 645.000 €. Numériquement, il doit cependant partager le leadership avec son collègue, Arnaud Desmottes (12 réalisations également, mais nettement moins dispendieuses, à 120.500 €), et avec le très actif courtier italien, Gaetano Pezone (12 acquisitions, pour 586.000 €).

Vendeurs : le Haras d’Écouché en leader

Une nouvelle fois le Haras d’Écouché domine son sujet, avec un chiffre d’affaires supérieur à 2 millions d’euros et une proportion de 80 % de sujets vendus. L’Élevage Madrik vient ensuite, avec 1,64 million d’euros de recettes, pour près de 70 % de réussite. En troisième position se tient le Haras de la Beauvoisinière, avec, seulement, un tiers de yearlings adjugés, pour un chiffre d’affaires de 617.000 €. Il faut noter qu’à la différence de ses devancières, la structure animée par Jean-Pierre Dubois ne présentait que des yearlings maisons, nés et élevés en son sein.


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