C’est le sujet du moment. Socle commun des courses et éléments premiers du financement de la filière, les paris hippiques sont peut-être à l’aube d’une révolution. Les planètes sont en tout cas alignées pour cela. Les résultats à la peine des enjeux depuis de nombreux mois obligent en quelque sorte à travailler sur de nouvelles dynamiques. Le sujet est devenu plus que jamais transversal, mobilisant tant les sociétés-mères, la SETF et France Galop, qui ont agi sur le plan législatif, que l’opérateur par excellence de la filière le PMU. L’amendement qui autorise de nouvelles formes de paris et jeux hippiques dessine un nouvel horizon permettant notamment des offres de paris nouvelles en live-betting et sur des courses anciennes. Nous sommes ici bien dans l’univers des jeux et paris. Mais il y a encore peut-être d’autres voies possibles, à écouter Matthieu Millet qui déclarait dimanche sur Equidia avoir une idée lumineuse à proposer. Et les cryptomonnaies sont la piste à étudier d'après le manager d'Hunter Valley. Explications.
Parlons mise en œuvre. Comment vous projetez-vous ?
M.M.- Il faut maintenant travailler avec des équipes spécialisées. J’ai mes idées d’entrepreneur que je veux bien donner et partager pour travailler sur ces possibles flux monétaires. Ce que je propose est une solution d’entrepreneur. Il faut juste avoir envie de se battre et de ne pas avoir peur de lancer de nouvelles réflexions. Cette idée me semble facile à mettre en œuvre. Cela pourrait se faire en quelques mois. Les développements ne sont pas lourds. Il faut mettre en place une méga équipe d’administration/finance pour assurer la conversion cryptomonnaie/stable coin (monnaie stable) et la sécurisation. Le principe de base est d’accepter les multi devises et de sélectionner les devises possibles. Le reste consistera à gérer des flux financiers et je pense que le PMU est bien armé pour cela et saura recruter en ce sens.
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Si on résumait votre idée et son esprit en quelques lignes, quel ce que cela donnerait ?
M.M.- La ligne est de proposer à des gens de toucher des rapports, à partir de leurs cryptomonnaies, nets d’impôt. La ligne à suivre est là. Il ne faut pas la dépasser évidemment. On serait dans un scénario où les gens se serviraient de l’outil des jeux hippiques pour faire de l’argent. Cela permettrait à la filière de générer de nouveaux revenus. Et autant que les courses fassent cela en premier et prennent l’initiative. Si elles ne le font pas, d’autres activités le feront. Mieux vaut avoir avec cette idée deux ans d’avance que prendre du retard.
Propriétaires célèbres recherchent poulain(s) d’avenir
Il est un autre sujet où Matthieu Millet s'est déjà engagé, c'est le travail sur la notoriété grand-public des courses. Il voit notamment dans ce domaine le rôle prépondérant que peuvent jouer les célébrités. En voici son approche :
"Je pense que le marketing des courses est mis au mauvais endroit. On parle peut-être trop du jeu qui est vite connoté comme addictif, voire maladif. Globalement, le marketing du jeu peut vite être négatif. En revanche, les célébrités qui s’engagent dans les courses et le cheval lui-même sont positifs. Notre métier est positif. C’est la résultante de ces valeurs positives qui peut nous amener à valoriser le jeu. Les gens doivent venir aux courses pour passer du bon temps, partager, rencontrer des célébrités. Il faut maintenant ramener les stars d’aujourd’hui sur les hippodromes. Cela aura un effet d’entraînement pour le public. Pour les politiques aussi et les médias. Regardez la récente victoire, à Cagnes-sur-Mer, d’un cheval (Make Your Day) sous les couleurs d’Emmanuel Petit, dans lequel nous sommes associés en copropriété. Ce succès a été tout de suite relayé par Ouest-France. Il faut donner accès aux célébrités à des bons chevaux pour mettre notre filière en lumière. Une victoire de la casaque d’Hunter Valley n’intéresse pas les médias. Celle d’une star les attire. Ou les rencontres des casaques de plusieurs stars feront parler dans les médias. De mon côté, j’ai monté POD (part of Dream) dans cet esprit. Je nous considère comme une courroie de transmission avec les célébrités. Pourquoi le PMU, la SETF et France Galop ne font pas que ce l’on fait à Hunter Valley avec POD pour démarcher des gens célèbres ? C’est par la notoriété que les courses arriveront aussi à reconquérir les médias et le public. Et actuellement nous cherchons de super poulains pour pouvoir répondre à toutes les célébrités que nous approchons, car nous n’avons pas assez de poulains avec le bon profil, dotés de super origines. Et ceci est vrai aussi bien au trot qu’au galop. Que les éleveurs intéressés nous envoient un email pour proposer leurs poulains. Nous les évaluerons, noteront et achèteront ceux qui répondent à nos demandes. Dans ce projet, cela permet aussi aux éleveurs de vendre leur poulain un an plus tôt, à six mois plutôt que yearling, tout en se donnant la possibilité de garder une part de leur cheval."