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Le Prix Jean-Luc Lagardère : un incontournable des étés trotteurs | LETROT
HISTORIQUE

Le Prix Jean-Luc Lagardère : un incontournable des étés trotteurs

25/07/2025 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
Inscrit au programme de ce week-end, à Enghien, le Prix Jean-Luc Lagardère, ex-Prix d’Europe, (Groupe 2, 2.875 mètres), est le fleuron attelé du meeting d’été proposé sur l’hippodrome du Plateau de Soisy, avec le Prix de Washington (Groupe 2, 1.609 mètres, autostart), couru voilà deux semaines et remporté, avec un si grand brio, par Go On Boy. Un peu mieux doté que le « Washington » –150.000 euros, contre 120.000 euros–, le « Jean-Luc Lagardère » n’en affiche pas moins les mêmes conditions, étant une compétition internationale, ouverte aux chevaux de 4 à 11 ans inclus, ayant gagné au moins 130.000 euros. Créée dans les années 1920, la course est non seulement un « incontournable » de l’été d’Enghien, mais du programme national en général. Son palmarès, éloquent, en est d’ailleurs le parfait reflet.
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Le Prix Jean-Luc Lagardère : un  incontournable des étés trotteurs

Les exploits de deux reines

Pour conclure, deux petits exploits à mettre au crédit de deux femelles d’exception, l’une et l’autre au palmarès de l’épreuve, à quelque trente-cinq ans d’écart. Il s’agit, d’abord, de Roquépine, lauréate en 1966, avant de « remettre le couvert » quarante-huit heures plus tard (sic !), à Vincennes –à ce moment-là, le meeting d’été d’Enghien prenait place en août et son terme n’était pas loin du commencement de celui de Vincennes–, dans le semi-classique Prix Jockey, dernier test avant le Critérium des 5 ans, qu’elle allait mêmement s’octroyer, en un formidable enchaînement. C’est ensuite Kiss Melody, seule pouliche de 4 ans, depuis des temps immémoriaux, à avoir gagné ce Prix Jean-Luc Lagardère, ex-Prix d’Europe, à cet âge, en y battant, qui plus est, son aîné, vainqueur du Prix d’Amérique et tenant du titre dans la course, Général du Pommeau. Nous étions en 2002 et la pensionnaire de Pierre-Désiré Allaire était, certes, avantagée de vingt-cinq mètres, vis-à-vis du protégé de Jules Lepennetier, mais, tout de même, il y a là de quoi s’extasier.
Le record à Aubrion du Gers
Le record de la course est détenu par le champion hongre Aubrion du Gers, vainqueur sur le pied de 1’11’’3, lors du second de ses succès, en 2018. Ce « top-chrono » n’a ensuite pas été approché de plus d’une seconde, le meilleur deuxième temps étant celui d’Oracle Tile, gagnant en 1’12’’3, en 2023.Les 1’11’’3 d’Aubrion du Gers demeurent, d’ailleurs, le record de la distance de 2.875 mètres, à Enghien.
Feu la Triple Couronne d’Enghien
L’été d’Enghien s’articulait, naguère, autour d’une trilogie, sorte de Triple Couronne estivale, toutes distances confondues, à l’image de celle qui rythme l’hiver de Vincennes, entre le Prix d’Amérique, sur la distance intermédiaire, le Prix de France, dans l’exercice de la vitesse, autostart à l’appui, et le Prix de Paris, dans celui du fond. Il y avait donc, sur le même plan, le Prix de Washington, sur le mile, avec autostart, le Prix Jean-Luc Lagardère, ex-Prix d’Europe, disputé sur 2.800 mètres ou alentour, et le Prix de Buenos Aires, programmé sur 4.150 mètres. Or, la rétrogradation de celui-ci –de Groupe 2 à course A–, puis son effacement ont cassé la belle horlogerie. L’épreuve réunissait, pourtant, des partants, émotions garanties à la clef, avec d’importants rendements de distance entre les protagonistes, et son palmarès n’a rien à envier à celui de ses deux anciens homologues, avec les Oscar RL (x4), Tidalium Pélo, Une de Mai, Grandpré, Eléazar, Lurabo, Ogorek, Sébrazac (x2), Strabo (x2), Ecrin Castelets, Giesolo de Lou, Jackhammer, Jeanbat du Vivier (x2), Lionel, Valko Jénilat, Cleangame (x2), etc. Une disparition dommageable, pour le sport et le spectacle.

N.D.L.R. : pour être exact, et tout à fait complet, on relève la suppression d’une autre épreuve phare du calendrier d’Enghien en le Prix de La Haye, sorte de copié-collé du Prix Jean-Luc Lagardère, les deux courses ayant longtemps été, d’une certaine manière, la revanche l’une de l’autre, sur la même distance et dans la même catégorie des Groupes 2 ouverts à l’international ; le Prix de La Haye ne figure plus au calendrier depuis 2017, le dernier lauréat en ayant été Valko jénilat, l’année précédente.

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