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Nicolas Bazire : "Je suis un peu plus mature" | LETROT
Interview

Nicolas Bazire : "Je suis un peu plus mature"

25/07/2025 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
Comme il est rappelé dans l’historique que nous vous proposons dans ce numéro de 24h le Mag, le palmarès récent du Prix Jean-Luc Lagardère s’est beaucoup décliné en mode "Bazire". Il y a un an, le succès de Jushua Tree (Bold Eagle) a ainsi été le sixième au cours des huit dernières éditions. La team sarthoise délègue Hubble du Vivier dans le Groupe 2 à l’affiche de la réunion de samedi à Enghien. Signe des temps qui ont évolué depuis neuf mois avec le passage de la quasi-intégralité de l’effectif sous son entraînement, c’est Nicolas Bazire qui sera le driver du fils de Vulcain du Vivier. À 24 ans, les responsabilités du fils de Jean-Michel Bazire se sont évidemment renforcées dans le cadre de cette transition orchestrée, maîtrisée et voulue par l’homme aux vingt Sulky d’Or. Au cours de ces neuf mois, on comptabilise trois victoires dans des Groupes 1 avec Joumba de Guez (Carat Williams) et Mille Etoiles (Prodigious). Dans cette interview, Nicolas Bazire, le plus jeune driver au palmarès du Prix d’Amérique Legend Race grâce à la victoire de Davidson du Pont (Pacha du Pont) en 2022, revient sur ces mois au cours desquels il dit avoir pris de la maturité mais aussi sur sa relation avec son père et sa perception de son métier.
Nicolas Bazire - © P. Lefaucheux/PC Nicolas Bazire - © P. Lefaucheux/PC
Nicolas et Jean-Michel Bazire après le succès de Joumba de Guez dans le Prix de Cornulie Nicolas et Jean-Michel Bazire après le succès de Joumba de Guez dans le Prix de Cornulie

Pouvez-vous détailler cet aspect ?
C’est un métier où l’on fait beaucoup d’heures, c’est usant physiquement. Mais le plus usant, c’est mentalement. Ce n’est pas trop dur, mais il faut vraiment aimer les chevaux et ce que l’on fait. On s'aperçoit d'ailleurs de plus en plus que l’on prend conscience de la santé mentale, notamment dans le sport. On ne peut pas se mettre dans la tête de quelqu’un. Mais, des fois, ce n’est pas facile quand tout s’enchaîne mal. Les courses, le travail, la vie personnelle... Dans ces moments-là, il faut réussir à remonter la pente, à se remettre au travail, à penser à des choses plus positives. De ce point de vue, les neuf derniers mois m’ont aidé.

 

C’est un métier où l’on fait beaucoup d’heures, c’est usant physiquement. Mais le plus usant, c’est mentalement.


Si l'on comprend bien, les coupures sont indispensables.
Pour moi oui. Il est bon de couper huit jours, sans partir très loin, mais couper son téléphone et décompresser. Pour moi, c’est très important. On peut toujours se dire que l'on va travailler quarante ans à fond et qu’on profitera de la vie après. Mais, personnellement, je ne vois pas les choses comme ça. De temps en temps, je pense que l’on a besoin de faire une coupure. Ce n’est pas tant pour se reposer mais pour penser à autre chose. Le mental est vraiment le plus dur à gérer.

On en revient encore à la pression inhérente à la compétition et à la réussite d'une écurie comme la vôtre, non ?
Tu te mets forcément de la pression car tu ne veux décevoir personne. Toi-même tu veux que cela se passe bien pour toi. D’un autre côté, si tu fais ce métier sans te mettre de pression, c’est que tu t’en tapes un peu. Du coup, tu passes d’encore meilleurs moments quand ça fonctionne comme tu le souhaites.

Le Nicolas Bazire de 2025 a-t-il changé ?
Ce n’est pas un nouveau Nicolas Bazire mais je suis un peu plus mature.

 


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