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Lionheart et les « Elites », en hommage à Albert Cayron | LETROT
HISTOIRE DE(S) COURSES

Lionheart et les « Elites », en hommage à Albert Cayron

03/10/2025 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
Le Prix des Elites (Groupe I) porte comme l’empreinte, dans un passé récent –disons, grossièrement, depuis un quart de siècle–, de l’atypique propriétaire-éleveur que fut Albert Cayron. Lionheart, le vainqueur de cette année, est, ainsi, un petit-fils de My Lady Way, l’une de ses meilleures juments, tandis que Je M’Envole, celui de 2023, est né des œuvres de son champion, Joyau d’Amour, qui fut lui-même troisième de l’édition 2002 de la compétition. Trois ans plus tôt, Golf du Pommeau remporta, en outre, l’épreuve, sous les couleurs, noir et jaune, d’Albert Cayron.
Lionheart ©Scoopdyga - Lionheart
Eric Raffin - Albert Cayron ©Scoopdyga - Eric Raffin et Albert Cayron

Les "Pommeau" : "Golf", mais aussi "Général"

On ne peut évoquer Albert Cayron sans mentionner Sebrazac, qu’il fit naître et éleva. Le fils d’Ejakval allait lui offrir quatre Groupes I, soit le Critérium Continental, le Critérium des 5 Ans et deux Prix de l’Etoile. Etalon, il devint le père du champion de Jules Lepennetier, General Du Pommeau, dont le croisement avait été conçu par Albert Cayron, avant qu’il ne vende sa mère, alors qu’elle le portait dans ses flancs ; d’une certaine manière, le « Général » était ainsi un peu aussi son œuvre.


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De cette union naît Décadence, future mère de Lionheart, que Hugues Rousseau loue à Tony Le Beller. Ce dernier lui fait gagner deux courses à Paris, à 3 ans, et l’estime capable de rivaliser dans les Groupes. Las, la pouliche a des problèmes de gorge et doit jeter l’éponge. Hugues Rousseau la récupère comme poulinière et commence par être malchanceux avec elle : un premier produit demeuré dans l’anonymat ; le deuxième, Lionheart, magnifique, certes, physiquement, mais restant à révéler ; le troisième, une pouliche de Galius, très belle également, mais atteinte du « mal de chien » et devant être euthanasiée, foal. Aussi revend-il la jument, pour un petit prix, pleine de son élève, Eye Of The Storm. C’est Ludovic Fleury (Coutainville Elevage) qui l’achète et en a, aujourd’hui, un mâle inédit, Nicolson, à l’entraînement chez Antonin André, sous la bannière de l’Ecurie Léomy.

My Lady Way : les raisons d’un achat

Hugues Rousseau, le Directeur Général d’Arqana Trot, est, on le sait, l’éleveur de Lionheart, en son haras du Mont-Goubert, dans le Calvados, non loin de Deauville. Il avait acheté la grand-mère du poulain, My Lady Way, à Albert Cayron, ainsi qu’il le raconte : "Quand M. Cayron a arrêté d’élever, il ne voulait pas passer par les ventes publiques et il a dressé une liste des juments qu’il avait à vendre, à l’amiable. Lorsque j’ai vu celle-ci, le profil de My Lady Way m’a arrêté, car c’était une toute bonne jument, gagnante de Groupe I, montée, et dauphine d’une championne de la trempe de Mahana, attelée. Elle avait alors 12 ans et n’avait pas produit grand-chose, mais elle m’intéressait, bien que pleine d’Invar, étalon peu commercial. M. Cayron me l’a proposée à 5.000 euros. J’ai trouvé ce prix plus que raisonnable et nous avons fait affaire."

 


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