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Speedy Crown : un chef de race | LETROT
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Speedy Crown : un chef de race

11/07/2025 - PORTRAITS - SETF - Jacques Pauc
Etalon exceptionnel, le champion américain Speedy Crown 1’12’’ a tracé pratiquement dans tous les pays d’Europe outre les Etats-Unis. En France, sa lignée s’est notamment poursuivie par son fils Workaholic 1’11’’ mais aussi par d’autres branches, dont celle de son petit-fils Buvetier d’Aunou 1’13’’ et du fils de celui-ci Ganymède 1’11’’, devenus tour à tour tête de listes des étalons.
Speedy Crown ©DR - Speedy Crown
©DR - Speedy Crown ©DR - Speedy Crown

DEUX CHAMPIONS 

Parmi la liste des champions engendrés par Speedy Crown, on peut faire ressortir Speedy Somolli 1’11’’ et Moni Maker 1’09’’. Le premier nommé était un petit cheval (1m56), très racé et près du sang, réputé pour sa vitesse et sa précocité. Sa mère Somolli était une fille de Star’s Pride qui n’avait jamais couru, une soeur de Legend Hanover (Hambletonian). Howard Bessinger l’avait sélectionné pour Speedy Crown et il aima tout de suite le produit de leur union nommé Speedy Somolli. A 2 ans celui-ci remporta dix de ses seize sorties (dont le Review Futurity), établissant le record du monde des 2 ans en 1’12’’9 (en 1977). "Il était plus rapide que Speedy Crown à 2 ans et le jour de son record du monde de vitesse à cet âge il avait bouclé ses derniers 800 mètres en 1’10’’".

Syndiqué deux millions de dollars dans son hiver de 2 à 3 ans, Speedy Somolli gagna le Yonkers Trot à 3 ans ainsi que l’Hambletonian. Favori de ce grand classique, il gagna sa batterie en démarrant très vite pour dominer Florida Pro (en 1’11’’5-1609 mètres-autostart). Battu de peu par ce même rival dans le deuxième heat (réussissant de nouveau 1’11’’5) Speedy Somolli gagna la finale après lutte devant Brisco Hanover en 1’12’’7 et Florida Pro


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Parfois fautif et tendu au démarrage, Speedy Somolli, "était juste très anxieux. Mais il avait toutes les choses qui font les grands étalons (volonté de vaincre, conformation, superbe allure) et je ne lui ai jamais changé sa ferrure depuis les premiers jours où je l’ai entrainé. Il n’a jamais eu besoin de poids et il fut l’un des trotteurs les plus naturels que j’ai jamais vus", expliquera Howard Beissinger. Jean-Pierre Dubois l’ayant vu aux Etats-Unis plus tard dira : "C’était un vrai trotteur, avec de belles allures, qui se servait de ses jarrets (...) Au paddock, il était tout le temps en mouvement et rentrait avec deux gars car un seul ne pouvait pas le tenir. Ce n’était pas du caractère mais de la folie, de la bonne folie, de l’énergie. Il était fait au moule en plus". De fait, Speedy Somolli devint un grand étalon, le meilleur continuateur de Speedy Crown en lignée mâle. Son petit-fils, le remarquable trotteur Valley Victory 1’11’’ (Baltic Speed), est ainsi devenu un chef de race à son tour, engendrant le champion et grand étalon Muscle Yankee 1’10’’(Hambletonian), père notamment du crack Muscle Hill 1’08’’5 (Hambletonian). Et Speedy Somolli est également le grand-père paternel du crack italien Varenne 1’09’’ (Prix d’Amérique (2 fois), Elitloppet, Grand Prix de la Loterie etc…) soit le plus beau palmarès international de l’histoire des courses. Lui aussi est devenu un étalon de valeur. On notera au passage que Varenne est inbred 3x3 sur Speedy Crown et que beaucoup des champions produits par Valley Victory étaient inbred 4x2 sur Speedy Crown.

Enfin Speedy Somolli en Suède est le père de l’étalon de tête Alf Palema 1’11’’(Hambletonian), d’où Gidde Palema 1’10’’(Elitloppet) et de Spotlite Lobell 1’11’’, père de Hilda Zonett 1’10’’ (Critérium des 3 ans et Derby des 4 ans, Prix de France). Moni Maker 1’09’’7, elle, était d’un modèle totalement différent, plus signée par son père Speedy Crown. Très grande (1m72), avec un passage de sangle impressionnant, une tête large et longue avec de grandes oreilles, elle était puissante et trottait du genou comme son père. Très dure, brave et courageuse, elle réalisa une carrière phénoménale aux Etats-Unis et en Europe, courant de 2 à 7 ans sans discontinuer. Un peu fautive à 2 ans, elle franchit un premier palier à 3 ans, signant 19 succès en 20 sorties dont l’Hambletonian Oaks (face aux seules femelles). Elle devait régner sur l’Europe ensuite remportant en France le Prix d’Amérique (devant Lovely Goviva et Défi d’Aunou), le Prix de France, le Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur (battant le record de France en 1’10’’5 , déferrée des quatre pieds pour la première fois), mais aussi le Grand Prix des Nations et le Palio en Italie, l’Elitloppet en Suède, le Grand Prix d’Oslo en Norvège, la Coupe de Copenhague au Danemark, sans oublier trois fois le Nat Ray, la Breeders Crown aux USA et le Mondial Trot au Canada !
Et avant de se retirer au haras, Moni Maker abaissa le record du monde de vitesse au trot monté en 1’11’’ (1609 mètres-autostart) lors d’un essai de record à Lexington montée par Julie Krone ! Entrainée par Jimmy Takter, Moni Maker remporta 67 victoires prit 18 deuxièmes places et 10 troisièmes places en 105 sorties pour 5 589 256 dollars de gains (encore un record). Son premier rejeton, une femelle nommée Touch of Moni 1’12’’ (Valley Victory) lauréate du Kentucky Standarbred sales Company à 2 ans reste son meilleur produit, les autres n’ayant pu vraiment briller.

SPEEDY CROWN EN FRANCE

En France, Speedy Crown eut peu de produits inscrits à notre Stud-Book pendant son entre ouverture de cinq ans. Parmi eux, Battling Joe 1’18’’, vainqueur à Vincennes, a produit honorablement (Jézabelle des Bois 1’11’’ (Prix Henri Levesque, Ovide Moulinet), Isis Brennoise 1’13’’ (3ème Prix de Paris), Horse du Chêne 1’13’’, Mister Picoulerie 1’14’’, Ialla Clairchamp 1’15’’(m). Dan’s Girl, elle, est la mère de Mambo King 1’13’’ (Prix Ephrem Houel) et une autre fille de Speedy Crown nommée Une Crown 1’18’’devint la grand-mère des classiques Qualita Bourbon 1’10’’ (Critérium des Jeunes, Grand Prix de l’UET), Mara Bourbon 1’11’’ (Prix des Elites, Grand Prix d’Oslo) et Sam Bourbon 1’11’’ (2ème Critérium des Jeunes).Mais c’est surtout par son fils Workaholic 1’11’’, importé comme étalon national au Haras du Pin, qu’il aura eu de nombreux descendants chez nous. Ce cheval bai, long, assez léger, avec de bons pieds, avait été excellent à 2 ans, remportant alors les Matron Stakes et la Breeders Crown, terminant deuxième aussi de la Breeders Crown des 3 ans. Il était bien né, sa mère Ah So 1’15’’ (Speedy Count) ayant donné aussi Rule The Wind 1’11’’ (3ème Hambletonian) et Working Gal 1’12’’ (Hambletonian Oaks). Après trois ans de monte aux Etats-Unis, il réussit un coup de maitre pour sa première production en France en donnant trois vainqueurs de Critériums différents, soit Carpe Diem 1’14’’ (Critérium des 3 ans), Cygnus d’Odyssée 1’13’’ (Critérium des 4 ans) et Classe de Tillard 1’14’’ (Critérium Continental) !

De fait, Workaholic fut sacré un peu plus tard tête de liste des pères de vainqueurs en France en 1996. Parmi ses autres bons produits citons aussi Corot 1’11’’ (4ème Critérium des 3 ans, 3ème Prix de Sélection), Hermès de Péricard 1’12’’ (Prix Henri Levesque, 2ème Prix de l’Etoile et Marcel Laurent), Noora de l’Iton 1’13’’(m) (Saint-Léger des Trotteurs, Prix de Basly, Hémine), Première Steed 1’10’’ (Prix René Ballière, 2ème Prix de France, 3ème Prix de Cornulier, Critérium Continental), Gipsa d’Urzy 1’15’’ (Prix Roquépine, Gélinotte), Lara du Goutier 1’13’’ (Prix Ozo, 2ème Critérium des Jeunes, morte prématurément), etc…Parmi eux, Première Steed 1’10’’ "était une vraie jument de vitesse, très brave et très gauchère si elle manquait un peu de tenue. Elle était parfaite déferrée des quatre pieds aussi", dira son driver Jean-Michel Bazire. Et Pierre-Désiré Allaire rappellera au sujet de Gipsa d’Urzy : "elle était brave et très vite, précoce, bien née aussi, issue de la souche des Bellouet". 

A la deuxième génération, la descendance de Speedy Crown fut aussi effective par les canaux de ses fils américains Speedy Somolli, Royal Prestige et Armbro Goal, ayant "servi" des juments françaises durant l’entre ouverture du Stud-Book. De Speedy Somolli naquirent principalement Tarass Boulba 1’18’’, Autour d’Aunou 1’13’’ et Daisy Chain 1’13’’, Royal Prestige 1’11’’ engendra Buvetier d’Aunou 1’14’’, Big Prestige 1’14’’ et Ezira Josselyn 1’13’’ et Armbro Goal 1’11’’ a produit Cézio Josselyn et Défi d’Aunou.

Pearl Queen ©Scoopdyga - Pearl Queen

SA DESCENDANCE 

Workaholic a longtemps été tête de liste des pères de mères en France. Parmi les meilleurs produits de ses filles, citons L’Amiral Mauzun 1’10’’(Elitloppet) très signé d’ailleurs par Workaholic dans son modèle mais aussi le champion italien Daguet Rapide 1’11’’ (Derby, Grand Prix de l’UET), les frères Quaro 1’13’’(Critériums des 3 et 4 ans) et Kinder Jet 1’14’’ (Critérium des Jeunes), Orlando Vici 1’12’’ (Critériums des 3 et 4 ans), Infant du Bossis 1’11’’(Palio), Popinée de Timbia 1’11’’(2ème Critérium des 3 ans), Olimède 1’11’’(Championnat Européen des 3 ans), etc. De L’Amiral Mauzun (Bon Conseil), Jean-Michel Bazire son driver dira : "C’était un cheval qui avait beaucoup de vitesse s’il tirait un peu en course. Le jour où on avait gagné l’Elitloppet, j’avais choisi le numéro 1 après ma batterie car vu ses qualités de débouleur je savais que pourrais prendre tète et corde avec lui. Et on avait fait tourner Mr Muscleman en dehors de nous, et nous avions gagné de peu. L’Amiral Mauzun n’était pas un super gaucher cela dit. Il n’avait pas besoin de poids et fut souvent déferré des quatre pieds".


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Et Thierry Duvaldestin, très heureux avec les trotteurs issus de filles de Workaholic, de commenter : "C’est vrai, je suis fan de Workaholic, du côté paternel comme maternel. J’ai entraîné de nombreux bons chevaux issus de ses filles notamment, voir Popinée de Timbia, Ouragan de Celland et Uniclove. Workaholic amène souvent la vitesse et la facilité à trotter". Thierry Duvaldestin fut aussi le propriétaire entraineur driver de la championne Pearl Queen 1’11’’ (Critérium des Jeunes, des 3 ans, Prix de Sélection, de l’Etoile), petite-fille de Workaholic par son père Carpe Diem : "Elle est restée invaincue à 3 ans, gagnant cinq groupes I et huit groupe II. J’avais été très sage avec elle à 2 ans il faut dire, la ménageant alors. Petite jument d’un mètre cinquante-six et demi elle avait pourtant elle avait été bonne tout de suite, très trotteuse, courageuse aussi. Elle trottait sans poids et fut souvent déferrée. Malheureusement un problème à l’épiglotte survint à 4 ans, elle fut opérée mais cela ne réussit pas, et elle ne fut plus jamais la même". 

Workaholic est également l’arrière-grand-père maternel du crack Ready Cash 1’10’’ et du classique suédois Joke Face 1’10’’ (Derby des 4 ans). Pour sa part, Royal Prestige 1’11’’ (World Trotting Derby, 2ème Hambletonian), petit cheval bai brun, fils de la classique Rosemary 1’12’’ (Merrie Annabelle Trot) et de Speedy Crown, traça en France par Buvetier d’Aunou, Big Prestige et Ezira Josselyn. Et Buvetier d’Aunou 1’13’’ (Critérium des 3 et 4 ans en allant devant) devait devenir tête de liste des pères de vainqueurs en France en 2000, grâce notamment à Ganymède 1’11’’ (Prix de l’Atlantique 3ème Critériums des 3 et 4 ans), Gobernador 1’11’’(Prix de France, de Paris), Hermès du Buisson 1’14’’ (Critérium Continental), Juliano Star 1’13’’(Critérium des Jeunes), Renommée d’Obret (2ème Critérium des 5 ans) et bien d’autres. A son tour, le petit Ganymède devint tête de liste des étalons en 2008 (père entre autres de Monte Giorgio, Mambo King, Olimède, Olitro, Plenty Pocket, Quinoa du Gers, Royal Lover etc. ayant donné aussi de nombreux bons gagnants en Italie et en Allemagne) et Gobernador donna les classiques Qualmio de Vandel 1’11’’ (3ème Critérium des 3 ans) et Sévérino 1’11’’ (Critérium Continental)

Jean-Pierre Dubois posséda et entraîna Buvetier d’Aunou, Ganymède et Juliano Star entre autres : "Buvetier d’Aunou était long, ressemblant assez à sa mère Nesmile et à son grand-père Speedy Crown mais pas à son père Royal Prestige, un petit cheval un peu ventru qui avait été bon à 2 ans. Et "Buvetier" était froid comme son grand-père Speedy Crown, celui-ci ayant besoin d’oeillères même au petit trot m’avait dit son entraineur Howard Beissinger sinon il ne se ’’foulait’’ pas. En course ’’Buvetier’’ était surtout un cheval de train. Fils de ’’Buvetier’’, Ganymède a bien produit aussi, ressemblant à son père en modèle réduit. J’avais fait une option sur sa mère Udames car elle était fille de Quioco et Gadames par Kerjacques. Cela amenait du sang, un peu de “folie”. Et puis j’étais un amoureux de Quioco et le croisement Quioco-Kerjacques avait bien fonctionné. Juliano Star, lui, était alezan avec du blanc, ne ressemblant ni à son père Buvetier d’Aunou, ni à sa mère, une fille de Florestan. Il était précoce, et je l’avais vendu en Suède à 4 ans".

Et Pierre-Désiré Allaire dira de son pensionnaire Gobernador : "C’était un cheval très dur, avec un gros “moteur”. Je l’entraînais souvent à la plage ou sur la ligne droite du haras de M. Urano. Il avait eu de nombreux ennuis de santé, s’étant accidenté à une épaule notamment et eu des problèmes de bouts d’os dans les jarrets. Mais il avait le potentiel pour gagner un Prix d’Amérique".

Cheval assez fragile, Armbro Goal 1’11’’ (Speedy Crown et la championne Armbro Flight 1’14’’ par Star’s Pride), lui, s’imposa dans l’Hambletonian avant de tracer chez nous grâce à ses fils Cézio Josselyn 1’12’’ (3ème Critérium des 3 ans) et Défi d’Aunou 1’11’’, un frère utérin de Buvetier d’Aunou 1’13’’ lauréat des Critériums des 4 et 5 ans et deux fois troisième du Prix d’Amérique. Cézio Josselyn à son tour s’est affirmé au haras avec notamment la championne Olga de Biwetz 1’10’’ (Prix de Cornulier, de Normandie, 3ème Prix d’Amérique) ou Himo Josselyn 1’13’’ (Critérium des 3 ans, Grand Prix de l’UET), et Défi d’Aunou avec Mahana 1’12’’ ou Nelson de Vandel 1’14’’ deux lauréats du Critérium des Jeunes.

Entraineur driver de Défi d’Aunou Jean-Etienne Dubois rappelle : "Il était un peu difficile dans la bouche jeune, pas vraiment précoce ni fautif. Avec ses grandes allures Défi d’Aunou était désavantagé à Vincennes pour passer la montée, l’énergie qu’il dépensait là avec son grand compas il le payait en fin de parcours. J’aurais dû plus l’orienter vers une carrière à l’étranger sur les pistes plates où il aurait plus à l’aise. Une fois en tête, en dominant, il aurait été capable de grandes choses.» Et pour Jean-Pierre Dubois : "Cézio Josselyn n’était pas fait pour être en France à 2 ans, il aurait été mieux aux Etats-Unis. Car c’était vraiment un bon poulain, très vite. Là-bas, on peut enchainer les courses plus régulièrement, chez nous il fallait l’arrêter, le reprendre etc. Oui, on a un peu loupé sa carrière". Quant à Speedy Somolli 1’11’’(Hambletonian), il fit honneur à son père Speedy Crown grâce à Tarass Boulba 1’18’’, vainqueur seulement au niveau des prix de série à Paris, mais dira Jean-Pierre Dubois : "Il avait eu des problèmes jeune, je l’avais récupéré boiteux. On ne pouvait pas vraiment le travailler, il courait comme cela. Mais il avait des moyens". Plus tard, Tarass Boulba est devenu le père du coriace Dream With Me 1’13’’ (Prix de Cornulier (2 fois), Prix de Paris), Ever Jet 1’15’’ (Critérium des Jeunes), Jomo du Rib 1’12’’(m) etc. On notera que Buvetier d’Aunou, comme Cézio Josselyn ou Tarass Boulba, sont tous devenus de bons pères de mères. 

TANGO QUICK S'EPANOUIT

Parmi les fils de Buvetier d’Aunou, Hasting 1’14’’ fut l’un des bons éléments de sa promotion, remportant le Prix Jockey à 5 ans devant Hulk des Champs et Himo Josselyn. Ce cheval puissant élevé par Jean de Mondesir était alors entraîné par Jean-François Popot qui se souvient : "Il était autoritaire mais dur et courageux qui ne rechignait pas au travail. Il était costaud, fort, s’il avait les pieds fragiles et était surtout un cheval de train. Vendu aux Haras Nationaux comme étalon il avait mordu un gars et les haras l’ont rendu alors. Mais pour moi il n’était pas méchant, juste hargneux quand il souffrait des pieds comme ce jour où il avait aussi mordu un gars sur l’hippodrome car il avait perdu un fer et avait mal à ce pied". Etalon, Hasting a donné les classiques Ojipey Vinoir 1’13’’ (Critérium des Jeunes, Prix Emmanuel Margoutty) exporté, et Occitane 1’12’’(m) (Prix Guy Deloison, de Buenos Aires, 4ème Critérium des 5 ans) outre Tango Quick 1’12’’(m) (Prix du Président de la République). Son propriétaire Philippe Delon (écurie Quick Star) nous apprend : "sa mère était une petite jument râblée, très éclatée. Tango a plus d’envergure, il est parfait d’aplombs de plus. Tango Quick a du sang, et il a toujours eu de la vitesse. J’ai eu plusieurs produits de Hasting, tous ont été qualifiés. Franck Nivard l’avait monté à 3 ans, il le connaissait bien. Franck Leblanc a réussi à le déferrer des quatre pieds en lui mettant des plombs de 80 grammes devant. Et cela a marché, il a gagné ainsi le Président".

Franck Leblanc précisera : "Il tirait beaucoup, ne respirait pas donc et ne pouvait finir ses parcours ainsi. Je lui ai alors mis un nouveau mors, un lasso en chaine et il n’a plus tiré. Et je l’ai travaillé sans enrênement. Il court avec un bonnet étant plus canalisé comme cela, et puis je l’ai déferré des quatre pieds. C’est un cheval dur, qui possède vitesse et tenue". Franck Nivard, l’ayant déjà monté à 3 ans (3ème Prix Hémine), ajoute : "Dans le Président j’ai attendu en dedans, à la corde, car je n’avais pas une première chance avant le coup. Et on était venus seulement à la fin. A 3 ans Tango Quick tirait beaucoup en course, c’était son défaut s’il avait des moyens"

En consultant les palmarès français, on peut voir que les descendants en lignée mâle de Speedy Crown ont déjà remporté pratiquement toutes les grandes courses attelées et montées. Speedy Crown, "un cheval que l’on ne pourra pas oublier", a dit de lui John Bradley (Lana Lobell Farm)… en effet !


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