Dernier volet du triptyque des championnats montés de l’hiver dédiés aux chevaux d’âge, le Prix Henri Desmontils n’est pas une course à proprement parler ancienne, mais l’homme auquel il rend hommage est une figure historique de la profession, ayant entraîné les siens dans l’aventure du cheval et des courses. Leur histoire à tous s’étale sur ces cent dernières années.
Ses fils et la saga Rêve d’Udon
L’œuvre d’Henri Desmontils a été poursuivie par ses fils, Bernard et Alain –hélas aujourd’hui disparu, mais dont le propre ouvrage a été continué par sa fille, Claire–, chez eux, à La Cocherie. Tous deux ont commencé par surfer sur la réussite de la souche familiale, mais, pour se diversifier, ils sont également allés la chercher ailleurs. Leur plus belle acquisition fut, sans nul doute, Reve D'udon (Ejakval), acheté yearling, dans l’Orne, chez son éleveur, Jean Boisard, qui restera associé sur le cheval. Né de parents de petite taille, Ejakval et Mavia du Vivier, « toisant », l’un et l’autre, moins d’un mètre soixante, Rêve d’Udon grimpera, pour sa part, jusqu’au mètre soixante-dix… Son palmarès est celui d’un champion, voire d’un crack, dans les deux disciplines, avec des victoires dans l’International Trot –l’officieux Championnat du Monde–, le Prix de Cornulier, le Critérium des 5 Ans, le Prix du Président de la République, le Prix René Ballière, le Prix de l’Atlantique, deux fois, le Grand Prix d’Aby, l’Elite-Rennen, à deux reprises, et le Grosser Preis von Bild, soit autant de Groupes I. Rêve d’Udon fut encore deuxième de Ténor de Baune dans un Prix d’Amérique et d’Ourasi dans un Prix de Paris, tandis qu’aux Etats-Unis, il n’y eut que l’exceptionnelle Peace Corps pour le priver d’un deuxième titre dans l’International Trot. Il se retira de la compétition en 1992, avec un record de 1’12’’, trente-trois victoires et vingt-neuf places, en soixante-dix-neuf sorties, et plus de quatre millions d’euros de gains, en monnaie transformée. Yves Dreux fut son principal animateur, à l’attelage, alors que ce fut Jean-Claude Hallais, sous la selle.
Le palmarès de Rêve d'Udon
28 victoires
1 x International Trot
1 x Prix de Cornulier
Critérium des 5 Ans
1 x Prix René Ballière
2 x Prix de l'Atlantique
1 x Grand Prix d'Aby
Un « Rêve » toujours bien d’actualité
L’actualité de Rêve d’Udon ne se dément pas, en ce sens que sa descendance, en lignée mâle, est emmenée par le double lauréat de Critérium, en 2023 et en 2024, récent placé des Prix d’Amérique et de Paris, Josh Power, dont le père, Offshore Dream, deux fois sacré dans l’« Amérique », est l’un des deux meilleurs produits du fils d’Ejakval. Le second est le champion international suédois Revenue, au pedigree franco-américain, comme Offshore Dream, signataire de la bagatelle de quarante-neuf succès, dont une dizaine au plus haut niveau, y compris monté –il enleva un Prix de l’Ile-de-France–, avant d’engendrer un vainqueur de l’Hambletonian en Market Share.
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Par-delà Rêve d’Udon, l’actualité de Bernard Desmontils, c’est aussi, d’une certaine manière, le remarquable Etonnant, dont la mère, Migraine, fut valorisée par ses soins, jusqu’à s’imposer dans le classique Prix du Président de la République. Plus généralement, la griffe Desmontils est souvent associée à la spécialité du trot monté, Bernard Desmontils ayant, par exemple, gagné un second Prix de Cornulier, sept ans après celui glané avec Rêve d’Udon : c’était grâce à Arcadia, en 1996. Aussi est-il judicieux que le Prix Henri Desmontils soit une compétition sous la selle, parfaitement en phase avec les préférences familiales.
Le Prix Herni Desmontils 2025 réunira ce samedi dix concurrents sur les 2.850 mètres de la Grande Piste. Parmi eux trois juments pour qui il s'agira d'une dernière course :
Edition Gema,
I Can Dream (
Ubriaco) et
Granvillaise Bleue (
Jag De Bellouet). Retrouvez la présentation
ici.